L’ hypnose pour perdre du poids, comment ça marche ?

N’ayez plus peur de l’hypnose ! Cet exercice, proche en pratique de la méditation, a pour but de changer votre conception de l’alimentation, et ainsi de mettre un terme aux mauvaises habitudes, sans régime ni frustration. Et parfois, ça marche !

Ambiance feutrée, fauteuils confortables. Trois femmes prennent place et se laissent guider par une voix posée. Le Dr Jean-Marc Benhaïem, directeur du centre Hypnosis à Paris, alterne temps plein, pauses, silences. Patientes et thérapeute marquent les respirations à l’unisson.

« L’hypnose, c’est un lâcher prise, par rapport aux pressions, au stress, à ses démons », décrit une patiente. Plutôt mince, entre deux âges, elle vient soigner une « addiction » au chocolat.

A l’origine du comportement alimentaire responsable de la prise de poids

 

 

Au cours d’un ou de plusieurs entretiens en tête-à-tête, un préalable aux séances de groupe, le thérapeute cerne l’origine du comportement alimentaire qui a entraîné la prise de poids.

« La première fois, cette patiente m’a expliqué qu’elle est une « accro » au chocolat, car elle en a été privée dans son enfance. En manger symbolise la réparation d’une injustice pour elle, analyse le Dr Benhaïem. Le but de la thérapie est qu’elle inverse ce point de vue, qu’elle valorise non plus le fait de manger du chocolat, mais plutôt le fait de ne pas en manger. Il faut qu’elle s’approprie et positive la frustration qui lui a été imposée. » Faire d’un mal un bien, en somme.

 

 

Retrouver une bonne image de soi grâce à l’hypnose

 

Même pour une personne « mince », des kilos peuvent être lourds à porter s’ils sont jugés superflus. L’hypnothérapeute ne s’intéresse pas au poids « objectif », mais à l’impact du poids et des mauvaises habitudes alimentaires sur le bien-être de la patiente. Aussi, pendant les consultations privées, la patiente indique son degré d’attirance ou d’obsession pour tel produit sur une échelle de 1 à 10 : plus l’obsession est forte, plus le malaise qu’elle suscite est important.

« Une de mes patientes, plutôt fine, a pris trois kilos en arrêtant de fumer, et cela l’inquiète beaucoup », raconte Jean-Marc Benhaïem. Perdre ces petits kilos ou ne pas en prendre d’autres est une condition à son bien-être : « Le thérapeute n’est pas là pour juger, mais pour aider la patiente à retrouver une bonne image de soi. »

Tout au long de la séance d’hypnose de groupe, le thérapeute sollicite activement les patientes : « Si vous le voulez bien… Cela vous aide-t-il ? etc. » Il suggère de piocher dans une « boîte à outils » toute une série de réflexions, exercices de relaxation, métaphores à méditer…

 

L’autohypnose, clé de la réussite pour maigrir

 

Le thérapeute inculque aussi l’autohypnose, véritable clef de la réussite sur la durée du traitement et de la perte de poids. L’autohypnose permet en effet de donner le change face à toutes les situations à risque : devant le garde-manger, au supermarché…

L’hypnose, comme l’autohypnose, sont des pratiques de l’impression, non de l’expression.

« Se mettre en état d’hypnose nécessite de mettre en pause les processus mentaux habituellement en place, explique le Dr Benhaïem. Ainsi, je déconseille aux patients de décrire ou d’analyser a posteriori ce qu’elles ressentent quand elles sont sous hypnose. »

L’hypnose promet à qui la pratique une sorte de « parenthèse enchantée », un espace soustrait aux pressions, facteurs de stress quotidien et déclencheurs de la mauvaise habitude alimentaire.

 

Hypnose et perte de poids : quelle efficacité ?

 

Un tiers de réussite complète (perte de poids et stabilisation), un tiers de réussite partielle (changement de comportement), un tiers d’échec : voilà le bilan de l’hypnose selon le Dr Jean-Marc Benhaïem :

« L’hypnose implique une réelle modification des habitudes alimentaires sur le long terme. C’est la condition de sa réussite. Or, certaines personnes ne sont pas prêtes à chambouler aussi radicalement leur mode de vie », explique-t-il.

En cas de troubles alimentaires graves, comme l’anorexie ou la boulimie, dont les origines sont multiples et profondément ancrées, l’hypnose peut être efficace, mais pas toujours suffisante. « Si le problème est récent, un traitement par l’hypnose est possible, note le Dr Benhaïem. Mais quand le trouble est installé depuis des années, ou que la vie du patient est en danger à court terme, il faut alors savoir recourir à une prise en charge complète, telle une hospitalisation. »

 

L’hypnothérapie, en pratique

 

Si vous souhaitez entamer une hypnothérapie pour maigrir, comptez une moyenne de quatre à cinq séances : une ou deux consultations en tête-à-tête, deux ou trois séances de groupe.

Avant de choisir votre hypnothérapeute, assurez-vous que celui-ci dispose d’une formation spécifique, médecin ou psychologue.

L’hypnose n’est pas une discipline homologuée par la nomenclature médicale : les séances – de 50 à 100 euros – ne sont donc pas remboursées.

 

Angélique Fragnier
Publié le 06.10.2010